lundi 8 octobre 2007

De la critique !

On me dit que Têtu ne peut par parler des Éditions Textes Gais car c'est un journal haut de gamme qui ne peut que s'intéresser aux ouvrages des grands éditeurs. Soit !
Les critiques gais est à l'image du monde gay et plus généralement de la société française. Il est de bon ton de se taper sur la gueule. Textes Gais n'échappe pas à la règle, au point où je me demande s'il est pertinent d'envoyer des service de presse (des ouvrages) aux critiques.
J'accepte volontiers la critique et la trouve parfois justifiée. Quand le livre est lu avec attention et décortiqué avec professionnalisme, je ne juge pas du travail d'un critique, mais en échange, ces derniers devraient prendre conscience de la fragilité de l'édition gaie. Chaque année, il y a une baisse du nombre de lecteurs et un ouvrage vendu à 500 ex. devient aujourd'hui un succès. Or imprimer 500 ou 1000 ou 2000 exemplaires, le prix n'est pas très différent (c'est à peu près le prix du papier et du façonnage), aussi un livre vendu à 2000 ex. rapporte beaucoup plus que 4 vendus à 500 ex.
Le point mort (le moment où on commence à gagner de l'argent) pour 500 ex. est de 350-380 ex. et pour 2000 ex., il doit être au environ de 600 ex.
C'est une donnée qu'un critique doit avoir en tête. Si un ouvrage ne lui plait pas, autant qu'il n'en parle pas.

Pour en revenir à la critique, je veux donner ici l'exemple d'un ouvrage qui me tient à cœur pour des raisons personnelles : J'ai deux papas qui s'aiment des Éditions Hatier.
Voici quelques extraits d'une critique de cet ouvrage par Lionel Labosse (par ailleurs très apprécié pour avoir créé les Isidor) :
1) "Un album de commande un peu vite" (en vérité l'auteure est homosexuelle et a beaucoup de mal à convaincre Hatier de publier ce titre).
2) "Idées reçues caricaturales, caresse dans le sens du poil d’un thème à la mode" (le but de cet ouvrage est de faire accepter la différence à un public large).
3) "Il est bien évident que seule la famille « hétéroparentale » connaît disputes et fluctuations de l’indice amoureux" (c'est un petit album à 6 € qui essaie de positiver l'image du couple homosexuel déjà suffisamment ostraciser)
4) "bref, un album cliché qui n’apporte rien" (rien à qui ? Au microcosme ? Sans doute, mais peut-on dire qu'un tel ouvrage est cliché pour le grand public ?)
5) "Un paragraphe pompeusement qualifié de préface"
6) "est censé donné de la valeur à cet album insipide"
7) "il est inutile de chercher dans ces quelques pages poussivement colorées, quelque piste de réflexion"
8) "Même la double page qui évoque les « drôles de familles, toutes différentes », oublie soigneusement la plus différente de toutes, qui fait vraiment tache parmi la gauche caviar : la famille polygame." (Heu! Quel est le sujet de l'ouvrage déjà ? Cet ouvrage n'est pas conçu pour donner dans l'exhaustivité du politiquement correct, mais pour convaincre M. Tout le monde qu'avoir 2 papas n'est pas monstrueux.)
9) "La seule chose à sauver dans cet album me semble la double page du jeu de l’oie de la rentrée" (je mets ça pour positiver un poil la critique :-)
9) "Un tel album manichéen serait sorti il y a dix ans, nous aurions crié bravo" (Hé non, l'image des homosexuels n'a pas tant évolué que cela en 10 ans pour que cet ouvrage ne fasse pas œuvre utile dans les bibliothèques).
Tout cela fait mal !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord avec toi, Pedro... Vraiment.

Je n'attend plus rien de la cristalline vapidité de TETU : Comme Elle avant lui, c'est un ramassis de pubs avec une feuille de papier hygiénique et un carton pour l'abonnement.

Les chroniqueurs ne s'y prennent pas pour de la merde, sous prétexte qu'ils ont longtemps été les seuls à dispenser l'actualité gay internationale (un monopole heureusement brisé par d'autres magazines, récemment, et bien sûr pas Internet). Vraiment, ils s'y croient.

Effectivement, c'est élitisme, copinage (eh oui !), intellos gauche caviar et compagnie que propose TETU, n'en déplaise à ce critique futile qui a complètement loupé l'intérêt du bouquin... C'est comme si il voulait juger les aventures de Babar sur le même plan qu'un essai sur les questions kantiennes !

C'est d'ailleurs à cause de cette inadéquation totale entre le micro-micri-microcosme gay de TETU et le milieu gay, à plus forte raison entre ces gens là et le reste des français (oui, ceux-là, vous savez ? c'est d'EUX qu'on cherche à se faire accepter ! ne soyons pas fermés...) que la chaîne PinkTV est actuellement moins que l'ombre de ce qu'elle fut.

Pour en finir avec ça, je trouve cet élitisme un peu fort de café... ne pas parler des éditions textesgais, venant d'un magazine qui n'hésite pas à passer en revue, chaque mois, les meilleurs films et sites web pornos... quand même, quelle honte !

Anonyme a dit…

C'est bien dit :)

Both of you !